La Vastille

Et par la sainte fille… Vive la Vastille !

Situé au sud des Royaumes de lune, au-dessus de la Bersombrie et des marches abandonnées du Zandar, le royaume de Vastille est un ancien comté émancipé de l’empire Glénorien. C’est un royaume jeune et dynamique, qui, à peine sorti de sa reconquista sur les Shamyriens, compte se tailler une petite place au soleil, dans le jeu des grandes puissances.

Géographie de la Vastille

Situation générale :

La Vastille s’articule sur une longue bande de terre côtière au sud des Royaumes de lune. Brelonne et Vastilla, ses deux principales cités, sont distantes d’à peu près huit cent miles.  Le royaume a cette particularité singulière de disposer de ports sur la mer violette ainsi que sur l’océan rouge. Il est délimité à l’ouest par des montagnes, les Pyrases, dont les sommets et les vallées profondes sont contestées par le comté de Luze. Sur sa façade ouest, en face de Melkidoukir, un petit massif, les Maurès, abrite des vallées, des villages et une petite cité aux allures très Shamyriennes, l’ancien royaume de Coralla.

La capitale actuelle du royaume, Vastilla, est une ville neuve, bâtie sur les deux rives du fleuve Galdakir. Brelone, ancienne cité état sparrienne, garde la frontière nord. Des étendues semi-désertiques sauvages séparent la Vastille des terres Sparriennes. Il n’est pas rare que des voyageurs y trouvent un destin funeste. Pourtant, on y trouve quelques villages, les vestiges de cités antiques ainsi que deux villes côtières indépendantes, se revendiquant toujours comme des cités états. Cette portion de pays domine les Basturies, une région qui s’étend au pied des falaises, réputée sauvage et infestée de monstres terribles. Les incursions sur les plateaux n’étant pas rares, peu de gens vivent entre Sparra et Brelone.

La Vastille est une région fertile autour de ses fleuves et de ses rivières, mais semi-aride si l’approvisionnement en eau fait défaut. La Pyrases ne donnent que peu de minerai et ne permettent qu’une activité pastorale limitée. Des tribus gobelines y subsistent ; elles sont un fléau pour les villages montagnards qui sont systématiquement fortifiés. Orcs et gobelins profitent de la guerre larvée entre Luziens et Vastillans ainsi que de l’absence de tracé de frontière.

Les forêts Vastillanes sont des forêts typiques de ce genre de région, composées de chênes verts, de chênes lièges et de toutes sortes de pins. Les piémonts des Pyrases sont couverts de maquis. On cultive surtout les oliviers et les amandiers dans les campagnes Vastillanes. Les parcelles de céréales sont plus rares. En revanche, la pêche est florissante.

carte générale

 

Vastille

Situation historique et politique :

De l’ancien comté de Brelone, il ne restait plus que la capitale, bâtie sur le fleuve Haâl, à l’apogée des conquêtes Shamyriennes. Sur l’impulsion du comte Bastiro de Brelona, la reconquista a débuté il y a plus d’un siècle. Elle est aujourd’hui terminée, avec la victoire récente sur la dernière enclave Shamyrienne dans les montagnes Maurès, et la prise de Coralla. Tout au sud, Vastilla a été reconstruite sur les ruines de la cité de Vastarill, après la chute catastrophique de son émir. Peu de gens le savent, mais cette cité datait, elle-même de l’époque Sparrienne antique.

La guerre presque ininterrompue depuis un siècle et demi a amené plusieurs choses au jeune royaume. La première a été son indépendance vis-à-vis de l’empire Glénorien qui n’a jamais envoyé de légions participer à la reconquista. L’indépendance, existante de fait à cette époque, est devenue formelle il y a près d’un siècle. Ensuite, une rivalité s’est vite établie avec le comté de Luze qui a gardé beaucoup plus de liens avec l’ancien empire. Les Glénoriens ont tout fait pour attiser les rivalités entre les deux puissances régionales. Au départ, les deux comtés faisaient partie d’une seule grande province, la basse-Trie. Mais, autant Brelone prenait de plus en plus de distance avec Glénor, autant Luze, plus dépendante, restait fidèle à l’empire. Des guerres larvées, se limitant aux Pyrases, ont éclatées à plusieurs reprises entre les deux royaumes. Depuis le cataclysme des Basturies (50 ans anviron), qui a vu tout un plateau s’effondrer et toutes sortes de monstres jusqu’alors souterrains arriver à la surface, la liaison terrestre entre Luze et Glénor est rompue. C’est ce qui a amené à l’indépendance complète du comté.

Il y a un fort ressenti entre Vastillans et Luziens d’une part et entre Vastillans et Shamyriens d’autre part ; une conséquence inévitable d’un lourd passif historique. Les nombreux Shamyriens prisonniers sont devenus des esclaves, il n’est pas rare d’en trouver dans toutes les couches de la société Vastillane. De même, suites aux succès de la reconquista,  le commerce d’esclaves est devenu une activité florissante en Vastille. A tel point que des corsaires se sont fait une spécialité de razzier des villages Numiziens pour alimenter les réseaux esclavagistes.

Inversement, guerres, conquêtes et manque de ressources ont dynamisé le commerce. Profitant de leurs accès maritimes, ils ont développé une flotte importante et en tirent bénéfice. Ce n’est pas pour rien si beaucoup de grands explorateurs sont Vastillans, comme Santiago Javez, qui a découvert et conquis l’archipel de la Perle. La fibre maritime remonte au début de l’âge gris.

Aujourd’hui, les Vastillans sont en très bon termes avec les Naponnais, et vivent à leur manière une renaissance. Arts et techniques font de grands progrès à Vastille comme à Naponne. La récente découverte de la poudre a permis de mettre au point de nouvelles armes : les mousquets et autres arquebuses… des pétoires promises à peu d’avenir ! Les armures lourdes sont maintenant réservées aux explorateurs et aux soldats du rang, nobles et gentilshommes optent pour des rapières bien plus légères. Les cours Vastillanes se targuent de partager les lumières Naponnaises, mais elles en ont une interprétation propre qui tend à conforter un certain nationalisme Vastillan et exclue Shamyriens et Numiziens des idéaux de liberté. Des Vastillans éclairés au milieu d’un monde plongé dans les ténèbres qu’il convient d’amener à la lumière…

On rencontre peu de non-humains en Vastille… tant qu’on ne va pas se perdre dans les Pyrases.

Evidemment, pour un pays essentiellement tourné vers la mer, la piraterie est un fléau à abattre.

Les Vastillans

Pour se faire une idée d’à quoi peut bien ressembler un Vastillan…

Brelone garde des quartiers très médiévaux, et les petites gens d’ici sont comme ailleurs. Manouvriers et paysans se contentent de peu et sont vêtus de tuniques simples. Les artisans et commerçants, surtout s’ils sont riches n’hésitent pas à porter des robes, des chemises ou des pourpoints colorés. La noblesse a abandonné les armures pour se vêtir de pourpoints à crevés ou de vestes de brocart luxueuses. Il en est de même à Vastilla, où les courants de mode sont très suivis, pour ceux qui en ont les moyens. Il n’est pas rare de faire apanage de fantaisies d’origine Shamyriennes dans les costumes. En dépit de la guerre, une porosité culturelle s’est établie entre les deux belligérants. Les dames peuvent porter des voiles transparents là où les hommes arborent des coiffes très orientales ou des pantalons bouffants.

La révélation de Jenva est très suivie en Vastille, on y pratique même le Jenvisme, en ayant donné un statut divin à la prophétesse Jenva (également appelée « la sainte fille »). La Vastille est communément appelée « la fille ainée de Jenva ». Ceci est une réaction à l’illumination forcée d’une bonne part du pays par les Shamyriens. Cependant, la conversion n’a pas fonctionné dans l’autre sens, non plus, et les esclaves Shamyriens gardent bien souvent leur foi. Le roi actuel, Alfonso Blanca, prône une certaine tolérance religieuse.

La Vastille aujourd’hui…

En 1460…

Un accrochage frontalier a débouché sur un nouvel état de guerre, il y a trois ans. Autant les Shamyriens ont été repoussés de l’autre côté de l’océan rouge, autant la rivalité avec les frères ennemis Luziens ne fait que s’accroître. Il y avait pourtant eu près de vingt ans de paix et certains rêvaient d’une véritable normalisation des relations entre les deux puissances.

Sur fond d’affaires de brigandages, soutenues par les Luziens, et de prétendue violation de frontière par un chevalier Vastillan bien décidé à mettre un terme aux exactions de ces marauds, la mèche de la guerre a été rallumée.

Cette affaire n’est peut-être qu’un symptôme de quelque chose plus profond. Parce qu’avec la découverte du riche continent de Takal par un navigateur Luzien, le comté de Luze s’est tourné vers l’océan. Et il compte bien devenir une nouvelle puissance maritime, surtout que jusqu’à, il y a peu, l’île de la Perle battait son pavillon. La Vastille ne laissera jamais les Luziens dominer la mer et s’arroger le monopole d’un commerce juteux avec le Takal. Et les luziens ont mis les bouchées double pour construire une flotte à Andale. Si leurs premières expériences ont été désastreuses, comme la tentative de reconquête de l’île de la Perle, il faut bien se rendre compte qu’ils ne vont pas en rester là.

L’île de la Perle est un tremplin naturel pour accéder au Takal. On ne sait, à l’heure actuelle, accéder au nouveau continent qu’à partir de son archipel, en empruntant des courants marins et des vents spécifiques. De même, le voyage serait trop long pour être effectué sans escale. Et jusqu’à aujourd’hui, toutes les tentatives de fonder des comptoirs sur la côte Numizienne inconnue, ou pire, dans la mer des flammes rugissantes, se sont soldées par des échecs. D’îles perdues et sans intérêt, celles de l’archipel de la Perle sont devenues un enjeu stratégique majeur. La course commence.