Le jour où la lune et le soleil se rencontrèrent

Le livre papier (broché) est à 18 euros et les versions numériques à 4,99 euros.

Une alchimie subtile entre le conte et l’aventure

Un jour, la lune et le soleil se rencontrèrent…

Sélène, la jeune bergère adoptée par les villageois du Valfée, a été découverte, sur le bord d’un étang, complètement amnésique. Elle n’a de cesse de rechercher le mystère de ses origines, mais il se dérobe toujours. Ne résiderait-il pas dans les étranges rêves qu’elle fait ? Entre l’ombre et la lumière, la frontière est parfois ténue, la jeune femme ne cacherait-elle pas un terrible secret, un de ceux que l’on préfère oublier ?

Appolian, quant à lui, est l’apprenti de maître Isengrin, un alchimiste réputé. Ce dernier l’a lancé à la recherche de la mystérieuse pierre de lune, un joyau aux propriétés uniques, et cette quête ésotérique va le mener bien plus loin qu’il ne l’imaginait.

Alors que les loups rôdent tout autour, qu’ils osent s’en prendre aux habitants et se comportent de manière surnaturelle, Sélène et Appolian vont comprendre qu’une terrible menace pèse sur tout le village et plus particulièrement sur eux. En quête de mystère alchimique ou d’identité, leurs destins vont se croiser pour les mener vers une incroyable révélation.

Ce roman, imprégné d’une savante alchimie de poésie et d’aventure, vous entraînera aux portes de nos rêves, dans un monde féérique, étrange et merveilleux.

Et, croyez-le ou ne le croyez pas, un jour, la lune et se soleil se rencontrèrent…

Extrait :

Je grimpe quatre à quatre les marches d’une tour. La pierre dure endolorit mes pieds nus. Je manque de trébucher en m’empêtrant dans ma robe longue. Je crie et je pleure à la fois. Vite ! Cet escalier en colimaçon n’en finit pas. Les moellons sombres défilent les uns après les autres, tous identiques. Je n’ai pas le temps de détailler les ciselures ici ou là, ou bien ce que peuvent figurer les statuettes dans les alcôves. Je fuis. Il est derrière moi. Je glisse et me relève aussitôt, mon visage a heurté le sol, mais je ne sens rien. Une voix forte résonne dans mon dos, un cri, un hurlement qui se fraye un passage jusqu’à moi bien plus vite que je ne peux gravir les niveaux de cet interminable édifice. Il est derrière moi, c’est tout ce qui compte. Je ne veux pas qu’il me prenne. Ma robe de velours bleu, délicatement brodée, ornée de rubans d’argent me trahit une fois de plus, lorsque je m’empêtre dans ses plis. Mais je me relève. Tout est confus. J’en suis à ne plus savoir pourquoi je cours, habitée par la frayeur qu’éprouve la biche pourchassée par la meute ni même qui je fuis. Est-ce sire Bertrand, le maître du castel, qui me poursuit ainsi de sa terrible assiduité ?

L’air, enfin. Le ciel ! Mais en haut, tout en haut, il n’y a pas d’issue. Rien d’autre qu’un vent glacé qui emporte ma longue chevelure. Des créneaux sombres qui me cernent. Une prison. Son affreuse voix remonte le conduit de l’escalier. Il arrive. Instinctivement, je recule. Trop vivement. Je bascule entre deux merlons. Non ! Je chois ! C’en est fini ! Plus rien ne me retient, plus de barreaux, plus de murs, plus rien… Je me sens légère, grisée par le vent qui me fouette le visage. Je ne sais pas si je tombe ou si je vole. Ma robe ne s’est-elle pas changée en ailes de papillons ? Bien sûr que non. Je ferme les yeux pour échapper à la réalité. Je sais bien que tout ceci n’est pas vrai, ce n’est pas possible ! Je ne veux pas mourir. Je souhaite avoir le temps de m’inventer une autre vie avant… La chute est tout aussi interminable que la montée. Même privée de ma vue, j’imagine le faîte cruel de la tour s’éloigner à grande vitesse et la déception de son seigneur. C’est une maigre satisfaction. Je me laisse aller, je m’abandonne, me figurant des ailes miraculeuses pour m’épargner l’issue fatale…

L’étreinte glacée de l’eau. De grandes gerbes jaillissent jusqu’au ciel pendant que je m’enfonce dans l’onde. Je suis vivante ! Je risque de me noyer, mais je ris ! Ballottée par les flots, je remonte à la surface alors que des myriades de gouttelettes brillantes tombent en pluie autour de moi. J’inspire une grande bouffée d’oxygène, l’euphorie s’empare de moi. Des douves ? Je ne les ai jamais remarquées. Ne sont-ce pas des frondaisons à travers lesquelles filtre le clair de lune ? Ne suis-je pas dans quelque forêt ? Je ne le saurai pas. Mes forces et mon esprit m’abandonnent. Je coule.