L’archipel de la perle désigne en réalité un groupement d’îles se trouvant au large de la Numizie. C’est un modeste chapelet de petites îles et de récifs perdu dans la vaste océan rouge et sans grand véritable intérêt. L’archipel est constitué d’une demi douzaine d’îles aux côtes escarpées et recouvertes d’une épaisse forêt vierge, habité depuis toujours par des tribus primitives, les Waëks, et servant de refuges occasionnels aux boucaniers.
Selon les récits son nom lui aurait été donné par un explorateur Breloniens qui y aurait trouvé gloire et richesse, de manière mystérieuse. On raconte aussi, plus simplement, que ses récifs sont riches en perles marines, particulièrement prisées par les Osiriens et que c’est de là qu’il tient son nom.
On trouve véritablement trace pour la première fois de l’archipel dans les carnets d’un moine prêcheur illuminé Luzien, venu y convertir les sauvages durant l’âge gris. C’est le premier à parler des Waëks, de leurs pratiques anthropophages, des anciens dieux sanguinaires qu’ils vénèrent et des antiques ruines qui parsèment l’archipel.
On ne peut pas parler de véritable comptoir ou de port dans l’archipel durant tout l’âge gris où la présence de continentaux ne se résume au final qu’à quelques repaires de pirates dissimulés dans des criques difficiles d’accès et soumis aux raids perpétuels des Waëks.
Ce est bien plus tard que les Vastillans, pour assurer leur domination maritime sur l’océan rouge ont décidé d’y créer une place forte qui ne sera jamais plus qu’un petit comptoir maritime, Sartoga, sur la plus grande île de l’archipel, afin de servir d’avant poste oriental à leur marine de guerre.
Au fil du temps et selon les conflits, l’archipel passa sous domination Naponaise puis Luzienne, l’occupation se limitant à chaque fois à Sartoga et à la partie septentrionale de l’île de la perle.
La cohabitation avec les Waëks a connu des hauts et des bas selon les époques et les politiques répressives de l’occupant si bien qu’à présent les habitants de l’archipel, pour la plupart plus ou moins sang-mêlé de Waëk sont dénommés les Perliens. Ceux-ci forment à présent une petite communauté cosmopolite principalement établie à Sartoga sur la grande île. L’on y croise un mélange hétéroclite de marchands, de flibustiers et d’aventuriers plus ou moins honnêtes, issus de toutes les nations alentours.
A l’heure actuelle, l’île est livrée à une certaine anarchie. Le gouverneur Luzien, Monbars,
s’est déclaré maître de l’île et en a proclamé l’autonomie. Il s’est appuyé pour cela sur les Perliens à qui il a concédé de larges privilèges ainsi que sur un pirate qui contrôle le deuxième port de l’archipel : un ancien repaire de boucaniers devenu au fil du temps une véritable petite forteresse : Sarozia.
Il reste encore de multiples îles vierges à travers l’archipel en dehors des deux îles principales et les rumeurs parlent de trésors et de ruines antiques qu’il reste à y découvrir si bien que depuis quelques temps on croise dans le port de Sartoga de plus en plus d’aventuriers et d’explorateurs en quête de gloire et de richesse.
De plus, l’intérêt pour ce petit archipel reculé a grandi dernièrement avec la découverte du nouveau continent de Takal par les Luziens. La promesse de ses richesses a lancé une course à sa conquête et Luziens, Breloniens, et Naponnais se sont subitement rappelés des îles de la perle dont la situation, sur la route de Takal, constitue un tremplin idéal pour y accéder.
Voilà donc que beaucoup de regards convergent vers Sartoga…
Et depuis peu, les tribus Waëks se montrent de plus en plus agressives et téméraires. Il faut dire que depuis des années, Monbars les fait impitoyablement pourchasser, ce qui lui a valu le surnom d’ « exterminateur ». Il se chuchote aussi dans les coins sombres des tavernes de Sarozia que les Waëks seraient sur le point de réveiller les anciennes puissances…
