L’amour peut-il éclore lorsque la mort rôde?

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Lorsqu’une esclave devient une héroïne…

L’amour peut-il éclore lorsque la mort rôde ?

Rodar n’a pas croisé Laeta par hasard, il l’a achetée contre espèces sonnantes et trébuchantes. Et il compte bien rentrer dans ses frais en lui demandant d’exercer le plus vieux métier du monde dans la taverne qu’il fréquente.

Ces deux-là se sont pourtant bien rencontrés, ils s’entendent à merveille.

Mais que va-t-il se passer lorsqu’au gré d’un des mauvais coups fomentés par son maître, Laeta va séduire un sergent de la garde ?

Un assassin, un monstre, laisse une file de cadavres derrière lui, dans les rues embrumées de la cité, et la belle esclave se trouve bien malgré elle embarquée sur sa trace. Sa perspicacité et son intelligence vont être mises à rude épreuve.

Il ne fait jamais bon mettre le doigt dans l’engrenage infernal d’un complot teinté de sorcellerie…

Extrait :

Les talons de Laeta claquaient sur le plancher de la cité lacustre. Elle était seule dans une ruelle obscure, seule et perdue… Il faisait nuit, Escargae était à nouveau noyée dans un épais brouillard. La brume s’était à peine levée dans la journée, au point que les sommets des plus hauts édifices disparaissaient dans un voile blanc cotonneux au plus fort du jour. Mais maintenant, il était là, partout, remplissant la moindre parcelle d’ombre, engloutissant la ville entière.

Le froid et l’humidité perçaient à travers la cape de Laeta. Elle s’en voulait d’avoir tant tardé, les doux instants passés auprès de Kurst se payaient cher. Et puis elle s’était perdue dans la Mercande, le grand quartier marchand d’Escargae, faute de bien connaître les lieux et d’avoir quelqu’un pour la guider.

Elle marchait dans des venelles aussi vides qu’enténébrées, parfois éclairées par le halo blafard entourant une des rares lanternes que le maître de la cité avait consenti à faire poser. Elle hâta le pas, elle n’aimait pas ça du tout. Elle se retourna une fois de plus lorsqu’elle crut entendre quelque chose. Rien. Rien que l’on puisse distinguer à travers ce brouillard. L’angoisse commençait à l’oppresser. Cela faisait un bon moment qu’elle avait l’impression qu’on la suivait, qu’on la pistait. Elle se faisait peut-être des idées, qui ne s’en serait pas fait dans de pareilles conditions ? Elle essaya de chasser tout cela de son esprit et reprit sa marche. Il n’y avait ni monstre ni égorgeur tapi dans les ombres. Il fallait simplement qu’elle se dépêche et qu’elle trouve son chemin. Elle n’avait jamais autant souhaité retrouver la petite enseigne en forme de lune de l’auberge de bas étage où elle vendait ses charmes.

Elle avançait, au hasard, avec la conviction qu’elle était complètement égarée. Elle n’était même pas sûre d’être entrée sur le quai des contrebandiers. La Mercande avec ses grandes et belles bâtisses, ses guildes et ses rues propres jouxtait le quartier malfamé d’Escargae. Laeta jeta un coup d’œil autour d’elle, des maisons à colombage, des murs torchis, il pouvait s’agir de l’un ou de l’autre de ces deux quartiers mitoyens, on n’y voyait pas suffisamment pour bien s’en rendre compte.

Le bois du plancher de la cité émit un grincement sec, derrière elle. Laeta se figea de peur et tourna la tête lentement. Le silence lourd qui suivit acheva de lui retourner l’estomac. Elle n’entendait plus que le discret clapotis des eaux du lac, et pourtant il y avait bien quelqu’un dans son dos. Quelqu’un ou quelque chose. Elle scruta la lueur blafarde émanant de la lanterne qu’elle avait dépassée quelques instants auparavant. Elle imaginait déjà une horrible silhouette s’y découper.

Agrippée à une des rares gouttières présentes dans la rue, Laeta continua d’observer, paralysée par la panique. La gargouille cornue qui crachotait un mince filet d’eau au bout de la tuyauterie semblait la fixer d’un œil goguenard. Elle se réjouissait par avance du spectacle qui ne manquerait pas de s’ensuivre.

Des claquements assourdis, lents et secs, résonnèrent dans la venelle. Des pas. Ceux produits par des sabots, des bottes ou la corne dure de quelque créature. La démarche de quelqu’un qui ne se presse pas, mais qui est sûr de sa destination. Puis vint un grondement de fauve.

Une ombre obscurcit le halo de la lanterne qui diffusait péniblement à travers le brouillard. Une grande silhouette, massive, celle d’un gaillard de très forte corpulence. Trop peut-être pour être celle d’un homme. Et elle avançait lentement, droit dans la direction de Laeta qui assistait, glacée d’horreur, à ses derniers instants. À nouveau un grognement, suivi d’un reniflement sonore.

Laeta sentait ses jambes se dérober sous elle, la panique la submergeait, elle allait crier. Non, il ne fallait pas ! Il fallait qu’elle fuie, qu’elle coure, vite !

La chose se rapprochait, Laeta tremblait, accrochée à sa gouttière, incapable de réagir. Le claquement sec d’un volet, bien qu’assourdi par l’éloignement, la sortit de sa torpeur. Elle se ressaisit. Elle arracha ses chaussures à talons de courtisane et détala comme une biche poursuivie par le loup. Elle n’avait jamais fui aussi vite. Elle filait droit en direction du contrevent qui s’était sans doute refermé, à l’opposé de l’ombre. Elle cavalait à toutes jambes, ses chaussures à la main. La créature la perdrait peut-être, elle ne faisait pas tellement de bruit avec ses pieds nus sur les planches du ponton. Elle avait une chance…

Elle déboucha sur une étendue dégagée éclairée par une autre lanterne, une place ou un marché lacustre, ces derniers étaient de véritables petits ports fermés. Camelots et marchands passaient avec leurs barques sous les pilotis de la ville et venaient s’y amarrer aux pontons. La forte odeur d’urine qui émanait de l’endroit lui confirma qu’elle était bien sur le quai des contrebandiers. Laeta manqua de trébucher sur un tonnelet qui partit en roulant sur sa gauche. Elle courut dans la direction opposée, cherchant à atteindre une des ouvertures sombres formées par les rues qui quittaient la place. Laeta s’engouffra dans l’une d’entre elles, son cœur battait tant qu’elle craignait qu’il ne transperce sa poitrine. Elle s’arrêta soudain et se plaqua contre un mur à l’entrée d’une venelle. L’odeur forte d’urine empestait ici aussi, il était certain que les habitants de ce quartier ne connaissaient pas les commodités des nains.

Le tonnelet qu’elle avait bousculé roula encore quelques instants avant de basculer par-dessus le bord du quai. Il chuta lourdement dans le lac, trahissant la présence de Laeta. Un grognement sourd lui répondit en écho. Puis, un pas. Puis deux. C’était arrivé sur la place. La chasse n’était pas terminée.

Laeta s’engagea dans la petite venelle sur la pointe des pieds, sans un bruit, son estomac serré à lui en donner la nausée. Elle avançait comme elle pouvait, entre détritus et morceaux de bois laissés à l’abandon. Fuir le plus rapidement possible sans attirer l’attention. Elle avait peur, tellement peur, la créature suivait sa trace.

Elle arriva au fond de la ruelle bien plus vite qu’elle ne l’aurait cru, c’était une impasse. Elle n’y voyait pratiquement plus rien, s’il y avait des portes, elles étaient closes, et on n’ouvrait pas à un inconnu au milieu de la nuit sur le quai des contrebandiers. Il aurait bien pu y avoir quelques malandrins dans le coupe-gorge dans lequel elle était allée se fourrer. Elle en aurait presque été soulagée. Avec un homme, elle aurait toujours pu s’entendre, mais avec cette bête…

La puanteur était insoutenable dans cette impasse, ce devait être la pissotière de la place. À tâtons, Laeta comprit que le fond de la ruelle était encombré de tout un fatras laissé à l’abandon. On devait y fourguer les vieilles coques de barques, les planches, les caisses, les barriques, tout ce qu’on devait réparer ou qu’on mettait au rebut. Elle posa la main sur un tonneau. Son couvercle bascula, il était vide. Elle n’hésita pas une seconde. La jeune femme mince s’y glissa et s’enferma à l’intérieur.

Le bruit de pas s’approcha bientôt. Un grognement sourd emplit la venelle. Le cœur de Laeta battit à rompre ses artères, elle ferma les yeux, crispée, cessa même de respirer. Un morceau de bois racla le sol, quelque chose chuta… La créature était là, tout près.

Glacée de terreur dans son tonneau, Laeta ne pouvait plus tenir. La bête s’approchait. Il ne fallait surtout pas crier. Il fallait pourtant que son angoisse s’évacue. Un filet chaud coula le long de sa jambe et forma une flaque au fond du tonneau…

Les bruits se turent. Elle attendit, figée. Chaque minute paraissait être une heure. Le silence. Depuis combien de temps était-elle là ? La créature se jouait-elle d’elle ? Puis elle entendit comme un raclement, comme quelque chose qui traînait sur le sol. Cela s’approchait sans prendre la moindre précaution bousculant tout ce qui se trouvait sur son passage, jusqu’à heurter le tonneau.

Laeta, complètement impuissante, vit avec horreur le couvercle s’ouvrir.

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Commentaire relatif à la première édition de la série

Une des meilleures sagas jamais lues. J’attends le dernier tome avec impatience. L’écriture est divine, l’intrigue est incroyablement complexe et bien ficelée au fur et à mesure des tomes. Les personnages vraiment intéressants. Beaucoup de scène érotiques sur les premiers livres, mais elles deviennent plus rares sur les derniers au profit d’aventures initiatiques qui savent parfaitement les remplacer.



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